
Cinq points essentiels à retenir sur le monstre sacré Tabu Ley Rochereau, l'artiste musicien congolais de tous les temps.
Tabu Ley Rochereau, né Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu le 13 novembre 1940 à Bagata (Congo belge, aujourd'hui république démocratique du Congo) et mort le 30 novembre 2013 à Bruxelles (Belgique), est un chanteur, auteur-compositeur-interprète et homme politique congolais marquant tout un demi siècle. Comme l'avait fait Kallé, son mentor, Rochereau apporte, avec son orchestre l'African fiesta National, pas mal d'innovations dans la rumba congolaise, en adoptant tout d'abord la batterie, à l'image de ce que l'on trouvait dans les groupes de pop ou de rhythm 'n' blues. C'est Seskain Molenga, un des fondateurs de l'orchestre Bakuba, qui est le premier batteur à inaugurer le genre dans le groupe de Rochereau qui se produit à l'Olympia.Cinq points essentiels à retenir sur le monstre sacré Tabu Ley Rochereau, l'artiste musicien congolais de tous les temps.
1. Ses débuts (1950-1960)
Il commence à composer dans les années 1950 alors qui n'a que une dizaine d'années. En 1956, il participe à une séance d'enregistrement avec le musicien Grand Kallé Jeph (Joseph Kabasele). C'est le début de sa carrière: Tabu propose ses chansons au groupe African Jazz, qui l'engage avec le temps. Il prend alors son nom de scène de Rochereau, en référence au gouverneur de Belfort, Pierre Philippe Denfert-Rochereau, surnom donné par ses camarades de classe, à la suite d'une question d'histoire dont il aurait été le seul à connaître la réponse. Ses premiers titres, comme Kelya, Adios Tété et Bonbon Sucré lui font connaître du public.
2. De l'orchestre Jazz Africain à l'African Fiesta (1960-1966)
Il quitte l'African Jazz et rejoint l'orchestre Jazz Africain en novembre 1960, puis crée la formation African Fiesta avec Nico Kasanda en juillet 1963. Suite aux désaccords au sein du groupe, il crée en décembre 1965 son groupe African Fiesta Flash National. Il compose, entre 1964 et 1968, près de 200 chansons.
3. Succès international avec les Rocherettes (1967-1977)
L'orchestre se rend à Brazzaville puis à Montréal à l'occasion de l'exposition universelle de 1967. En 1969, Rochereau recrute des danseurs et un groupe de danseuses appelées « les Rocherettes », qu'il emmène à Paris l'année suivante pour ses concerts à l'Olympia. La tournée est écourtée à la suite de la découverte d'une affaire financière qui met en cause la gestion du groupe. Mais, le monde retiendra que Tabu Ley Rochereau est le tout premier noir à jouer à l'Olympia de Paris en 1970.
Tabu Ley Rochereau, bien qu'étant un très bon et grand chanteur solo, a réussi avec ses chansons quelques duos assez mémorables avec d'autres chanteurs qui l'accompagnaient. On peut citer des chansons comme Permission et Rendez-vous chez là bas avec Mujos, Souza et Maguy avec Sam Mangwana, Ki makango mpe libala et Gipsy avec NDombe Pepe.
4. Style musical
La particularité des chansons de Tabu Ley Rochereau réside dans le fait qu'elles sont accompagnées par des arrangements musicaux très soignés. C'est ainsi que souvent, dès leur sortie, on s'empresse de les écouter langoureusement pour apprécier autant la musique que le message qu'elles transmettent, avant de les adopter et danser sur leur rythme. On retrouve cette particularité dans les chansons de Lutumba de l'OK Jazz.
Comme l'avait fait Kallé, son mentor, Rochereau apporte, avec son orchestre l'African fiesta National, pas mal d'innovations dans la rumba congolaise, en adoptant tout d'abord la batterie, à l'image de ce que l'on trouvait dans les groupes de pop ou de rhythm 'n' blues. C'est Seskain Molenga, un des fondateurs de l'orchestre Bakuba, qui est le premier batteur à inaugurer le genre dans le groupe de Rochereau qui se produit à l'Olympia.
Cette mode entraîne la création de plusieurs orchestres, comme les Bella Bella des frères Soki. Parmi les orchestres qui embrassent cette mode, un orchestre fait vraiment peur au groupe de Rochereau, pendant que ce dernier est en tournée en Afrique de l'Ouest : il s'agit de l'orchestre Les grands Maquisards, dirigé par Dalienst (judicieux mélange des lettres de Ntesa Daniel), dont la majorité des musiciens ont fait ou feront partie du groupe de Rochereau.
Se voyant menacé, Rochereau riposte de manière assez stupéfiante en lançant depuis Dakar, avec trois disques 45 tours, la fameuse danse Soum Djoum. Ces 45 tours contenaient les titres qui deviennent cultes comme Seli Ja, Silikani, Mundi et Samba. Le Soum Djoum, comme tous les rythmes lancés par Rochereau, est à l'origine de la naissance d'orchestres comme Continental, qui lui donnera ses lettres de noblesse.
Tandis que les apports de Kallé dans la musique congolaise sont très influencés par les rythmes afro cubains (African Jazz puis African Team), Rochereau est, lui, très inspiré par la pop et le rhythm and blues des années 1960-1970, tant et si bien qu'il n'hésite pas à se produire sur scène avec des pantalons patte d'éléphant et coiffure Afro (cf. pochette d'un de ses 33 tours). Son amour pour la pop s'est manifesté par la chanson Lal'a bi qui n'est autre qu'une interprétation, dans une langue du Congo, de la célèbre chanson des Beatles Let it be.
En 56 ans de carrière musicale, Tabu Ley a composé plus de 3 000 chansons et vendu plusieurs milliers de disques.
5. Activité politique
Entre 1956 et 1960, Rochereau devient célèbre et devient proche du Mouvement National Congolais "MNC" de Patrice Lumumba.
À la suite des mesures de zaïrianisation lancées en octobre 1971 par le président Mobutu Sese Seko, Pascal Tabu devient « Tabu Ley ». Par la suite, le musicien préfère prendre de la distance avec le régime et s'exile aux États-Unis d'Amérique puis en Belgique, d'où il prend parti contre la dictature de Mobutu Sese Seko. Il revient au Congo après la chute du régime en 1997.
À la tête du mouvement La Force du peuple, il participe alors à la vie politique du pays tout en poursuivant ses activités artistiques. Il est nommé député à l’Assemblée consultative et législative de transition. Il se rapproche alors du Rassemblement congolais pour la démocratie "RCD" dans ses débuts en 1998. En 2005, le président de la république Joseph Kabila le nomme vice-gouverneur de la ville de Kinshasa.
Adjuvant KRIBIOS-KAUTA
À suivre