De la Colonisation du Congo, État indépendant du Congo, au Congo Belge, quelques événements clés avant l'indépendance du Congo-Kinshasa

De la Colonisation du Congo, État indépendant du Congo, au Congo Belge, quelques événements clés avant l'indépendance du Congo-Kinshasa

Colonisation du Congo, État indépendant du Congo, Exactions commises dans l'État indépendant du Congo et Congo belge, voici quelques événements clés avant l'indépendance du Congo-Kinshasa.

- Période précoloniale (1482-1979)

Les Européens se limitèrent aux régions côtières du pays jusqu’à la moitié du xixe siècle.

1482 : le Portugais Diogo Cão, à la recherche du mythique « royaume du prêtre Jean », atteint l'embouchure du fleuve Congo.

1579 : le Portugais Duarte Lopes est le premier occidental à remonter le fleuve Congo.

1874-1877 : exploration du fleuve Congo par Henry Morton Stanley

1876 : fondation de l’Association internationale africaine (AIA) par Léopold II de Belgique.

1879 : retour de Stanley au Congo pour fonder une chaîne de stations de l’AIA/AIC

- État indépendant du Congo (1885-1908)

À cette époque, des Congolais étaient mutilés sous le régime de l'État indépendant du Congo.

Les frontières de l'actuelle république démocratique du Congo ont été reconnues à l'issue de la conférence de Berlin qui s'est tenue de novembre 1884 à février 1885.

Le 1er août 1885, Léopold II de Belgique accepta la souveraineté sur l'État indépendant du Congo. Le terme « indépendant » signifie que toutes les puissances coloniales reçoivent la garantie de pouvoir y accéder librement. La spécificité de ce régime colonial résida dans le fait que dans un premier temps le Congo fut considéré comme une possession personnelle et privée du roi. Géré sous une forme commerciale, le Congo est divisé en deux parties : l'une constituant le domaine de la couronne et l'autre attribuée à des entreprises privées sous forme de concessions.

Les richesses abondantes (caoutchouc, ivoire, mines, etc.) du Congo incitent la couronne et les compagnies concessionnaires à entreprendre l'exploitation brutale de sa population. Celle-ci diminue de moitié entre 1880 et 1926, au point que certains historiens désignent cette période comme un « holocauste oublié ».

En 1894 prend fin la campagne menée par les Belges contre les Sultans arabes trafiquants d'esclaves.

En 1904, un rapport du consul britannique à Boma dénonce les corvées excessives imposées aux indigènes pour la production du caoutchouc.

- Congo Belge (1908-1960)

En 1908, le parlement belge, qui avait soutenu par des crédits et par l'envoi de troupes l'entreprise de colonisation du roi des Belges, accepte le transfert du Congo à la Belgique à la suite notamment de certaines critiques de la presse anglo-saxonne concernant la gestion des représentants du roi au Congo. Léopold II, roi des Belges, cède l’EIC à la Belgique, qui administre la colonie sous le nom de Congo belge jusqu'à son indépendance. Une charte coloniale est publiée pour la gestion du Congo mais des scandales ne tardent pas à éclater dans la presse belge. Le travail forcé a été utilisé. Durant la Première Guerre mondiale, la force publique contribue victorieusement à la guerre au Cameroun et dans l'Est africain allemand par la victoire de Tabora.

En 1928, l'épiscopat proteste contre les abus dans le recrutement de la main-d’œuvre autochtone.

En 1940, le Congo entre en guerre du côté des Alliés. La force publique remporte les victoires de Saïo et d'Asosa contre les forces italiennes d'Abyssinie. Certains de ses éléments s'en iront combattre en Égypte et Palestine.

En 1948 est créée l'université Lovanium.

Dès les années 1940, dans ce qui était alors le Congo belge, deux tendances indépendantistes importantes se manifestaient dans la capitale Léopoldville : celle des « gens d'en bas » (Bas-Congo et Bandundu) parlant le kikongo et kikongo ya leta puis celle des « gens d'en haut » parlant le lingala, venant de l'Équateur d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays.

Dans la première catégorie se forma en 1949 une association d'abord culturelle et finalement politique, l'Alliance des Bakongo (ABAKO), dont Joseph Kasa-Vubu devint président en 1954. Son rêve devint de rétablir l'ancien royaume du Kongo de l'époque portugaise, en fait celui des Bakongo. Cette tendance se durcit très vite et réclama bientôt l'indépendance immédiate tout en demeurant fédéraliste lorsqu'il s'agit plus tard de discuter le problème du reste du Congo.

Les populations « d'en haut », venant de régions plus diversifiées et séduits par le « plan de 30 ans pour l'émancipation de l'Afrique » du professeur belge Jef Van Bilsen, publié en 1956, étaient aussi désireux de maintenir le grand Congo unitaire. Leur manifeste dans ce sens pour la conscience africaine, publié le 1er juillet 1956 sous la direction de Joseph Ileo, fut vigoureusement combattu par l'ABAKO dès son assemblée générale du 23 août 1956. Le plan de 30 ans est déclaré utopique : « la nationalisation des grandes compagnies vivrières et agricoles comme des parastataux est souhaitable. Puisque l'heure est venue, il faut accorder aujourd'hui même l'indépendance immédiate ! »

En 1957 se tiennent les premières élections communales dans trois villes du Congo.

La Belgique, qui croyait à la progressivité de la transition vers l'indépendance organisa les premières élections à l'échelon communal, limitées aux grandes villes en 1957. L'ABAKO triompha inévitablement à Léopoldville et cela impressionna certains unitaristes, tel Patrice Lumumba, un Tetela du Kasaï, intelligent et idéaliste, qui ne tarda pas à fonder son propre « mouvement national congolais » MNC-Lumumba, plus revendicatif que celui du MNC-Kalonji, Albert Kalonji étant aussi un Kasaïen unitariste.

Ces jeunes rivalités politiques confrontées aux structures tribales compliquées du Congo allaient former un mélange détonant qui détruirait au bout de cinq années la première démocratie parlementaire congolaise. On ne peut que rappeler ici quelques épisodes saillants :

Les 4–7 janvier 1959, l'interdiction tardive d'un meeting de l'ABAKO provoque des émeutes à Léopoldville, dont la répression fait officiellement 47 morts et 241 blessés parmi les Congolais. Le nombre réel de morts pourrait se situer entre 200 et 300.

Le 13 janvier, déclaration gouvernementale annonçant l'intention belge de réaliser rapidement l'indépendance du Congo unitaire. L'ABAKO rejette cette déclaration deux jours plus tard.

En octobre, les gendarmes ouvrent le feu lors d'une manifestation du manifestation du MNC, faisant 30 morts et des centaines de blessés.

La suite de l'année 1959 voit d'abord l'autorisation des partis congolais, suivie d'élections générales sur l'ensemble du territoire congolais marquées par toutes sortes de manœuvres de ces partis dont se dégagent trois pôles : un Cartel des nationalistes fédéralistes formés de 6 partis séparatistes ou autonomistes dont l'ABAKO et le MNC-Kalonji, le pôle du MNC-Lumumba et finalement celui de l'homme fort du Katanga, Moïse Tshombé, conscient de la force économique de sa région et de l'intérêt de s'entendre avec l'Union minière du Haut Katanga (tout comme Kalonji vis-à-vis des exploitations de diamant au Kasaï). Parmi les partis qui émergent on retrouve le PSA (Parti Solidaire Africain d'Antoine Gizenga), le PNP (Parti national du peuple conduit par Albert Delvaux et Laurent Mbariko) Le LUKA (L'Union kwangolaise) par André Petipeti Tamata et Pierre Masikita.

Du 20 janvier au 20 février 1960, ce fut la Table ronde de Bruxelles qui fixe au 30 juin suivant l'indépendance du Congo, et où représentants congolais et belges fixèrent les étapes suivantes :

En mai eurent lieu les élections législatives. La première chambre des députés désigne par tirage au sort André Petipeti Tamata comme le premier président de chambre des représentants. Il dirige le bureau provisoire pour valider les mandats des députés élus et l'élection définitive du bureau.

Les élections législatives et provinciales marquèrent de nouveaux clivages et alliances (scission de l'ABAKO) d'où résulta un compromis : Joseph Kasa-Vubu fut élu Président par le Parlement, Lumumba étant Premier ministre.

Au moment de l'indépendance du pays, le roi des Belges se rendit en personne à Léopoldville (future Kinshasa) pour assister aux cérémonies consacrant la fin de l'union coloniale entre la Belgique et le Congo, et marquant la naissance sur la scène internationale de ce nouvel État francophone (langue officielle) d'Afrique.

Le Jeudi 30 juin 1960 l'indépendance du Congo belge est proclamée en tant que « République du Congo », Joseph Kasa-Vubu, Président; Lumumba Premier ministre.

Par Adjuvant KRIBIOS-KAUTA


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