La vérité sur l’expulsion des 51 congolais de la France après le concert de Fally Ipupa

La vérité sur l’expulsion des 51 congolais de la France après le concert de Fally Ipupa

Au lendemain du concert vandalisé de Fally Ipupa, les réseaux sociaux ont été inondés par des images faisant état de ce que, 51 congolais auraient été expulsés de la France. Ces informations ne sont rien d’autres que le fruit d’une intoxication.
Le vendredi 28 février dernier, le concert de l’artiste congolais Fally Ipupa a été vandalisé par une manifestation qui a viré au drame à Bercy en France. Suite à ces événements, la police française a opéré plusieurs arrestations. Selon l’Agence de presse relayé par Afriksoir , « 71 personnes avaient été interpellées selon la préfecture, qui a dénoncé le comportement scandaleux de certains manifestants qui ont entravé l’action des pompiers » . D’après une source policière, le « meneur des incendiaires » faisait aussi partie des personnes arrêtées.
Le jour suivant ces interpellations, le parquet de Paris a indiqué à l’AFP que « 51 gardes à vue étaient en cours samedi matin » après les manifestations et les incendies. C’est ce chiffre, 51, qui a été utilisé par certains internautes qui se sont donnés le plaisir de l’interpréter à leur manière.
Dans le rang des internautes, il y a ceux qui ont avancé que 51 congolais ont été expulsés de la France à cause des manifestations, et d’autres défendent que « ces congolais expulsés sont également déchus de leur nationalité (française), pour ceux d’entre eux qui la possédaient déjà » . Le post de Adama Diomandé (cadre ivoirien membre du parti au pouvoir, le RHDP) sur les Congolais qui auraient été rapatriés
Sauf que ces agitations ne reflètent en rien la réalité. En effet, toujours selon la même source , plusieurs des personnes interpellées ont déjà été libérées et une dizaines sont sous interdiction judiciaire et sont donc interdites de déserter la France. « Les expulsions ne sont donc pas encore à l’ordre du jour. Cela obéit à une procédure. La France n’est pas une République bananière » , indique un avocat, connaisseur du dossier, d’après la même source.
De même, les photos montrant des individus dans un avion, présentées comme les Congolais rapatriés à la suite de ces violences, sont en effet des images d’un rapatriement de Sénégalais, de la Lybie qui remonte en 2015, comme on peut bien le voir sur la photo suivante de Setal. Ainsi, cette image a simplement été sortie de son contexte. De même pour celle de l’avion qui montre en réalité l’image de la descente des passagers d’un avion Air France dont le contexte a aussi été changé.
La photo est celle d’une scène qui s’est déroulée à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët, à Abidjan. C’est l’atterrissage du premier vol commercial de l’Airbus A380 d’Air France le 19 octobre 2014 que les internautes ont pris pour tromper la vigilance des esprits moins éveillés, sauf que c’est loin de passer chez certains observateurs plus attentifs. Jusqu’à ce jour, aucun rapatriement de Congolais, de la France, dans le cadre des violences en marge du concert de Fally Iupa à Paris n’a encore eu lieu.