
Parlons du style musical et de la particularité des chansons de Tabu Ley Rochereau.
Tabu Ley Rochereau, né Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu, voit le jour un certain 13 novembre 1940 à Bagata, dans la région de Bandundu, au Congo belge, aujourd'hui république démocratique du Congo, il est mort le 30 novembre 2013 à Bruxelles (Belgique), est un chanteur, auteur-compositeur-interprète, le meilleur de tous les temps et homme politique congolais.
La particularité des chansons de Tabu Ley Rochereau réside dans le fait qu'elles sont accompagnées par des arrangements musicaux très soignés. C'est ainsi que souvent, dès leur sortie, on s'empresse de les écouter langoureusement pour apprécier autant la musique que le message qu'elles transmettent, avant de les adopter et danser sur leur rythme. On retrouve cette particularité dans les chansons de Lutumba Simaro de l'OK Jazz.
Comme l'avait fait Kallé, son mentor, Rochereau apporte, avec son orchestre l'African fiesta National, pas mal d'innovations dans la rumba congolaise, en adoptant tout d'abord la batterie, à l'image de ce que l'on trouvait dans les groupes de pop ou de rhythm 'n' blues. C'est Seskain Molenga, un des fondateurs de l'orchestre Bakuba, qui est le premier batteur à inaugurer le genre dans le groupe de Rochereau qui se produit à l'Olympia.
Cette mode entraîne la création de plusieurs orchestres, comme les Bella Bella des frères Soki. Parmi les orchestres qui embrassent cette mode, un orchestre fait vraiment peur au groupe de Rochereau, pendant que ce dernier est en tournée en Afrique de l'Ouest : il s'agit de l'orchestre Les grands Maquisards, dirigé par Dalienst (judicieux mélange des lettres de Ntesa Daniel), dont la majorité des musiciens ont fait ou feront partie du groupe de Rochereau.
Se voyant menacé, Rochereau riposte de manière assez stupéfiante en lançant depuis Dakar, avec trois disques 45 tours, la fameuse danse Soum Djoum. Ces 45 tours contenaient les titres qui deviennent cultes comme Seli Ja, Silikani, Mundi et Samba.
Le Soum Djoum, comme tous les rythmes lancés par Rochereau, est à l'origine de la naissance d'orchestres comme Continental, qui lui donnera ses lettres de noblesse.
Tandis que les apports de Kallé dans la musique congolaise sont très influencés par les rythmes afro cubains (African Jazz puis African Team), Rochereau est, lui, très inspiré par la pop et le rhythm and blues des années 1960-1970, tant et si bien qu'il n'hésite pas à se produire sur scène avec des pantalons patte d'éléphant et coiffure Afro (cf. pochette d'un de ses 33 tours).
Son amour pour la pop s'est manifesté par la chanson Lal'a bi qui n'est autre qu'une interprétation, dans une langue du Congo, de la célèbre chanson des Beatles Let it be.
Il est l'un des initiateurs du Soukous, Rumba Fiesta et la danse dans la musique congolaise. D'ailleurs, c'est bien lui le meilleur artiste congolais de tous les temps, de tous les jours. Plusieurs générations de la musique africaine se déclarent à haute voix les héritiers de Tabu Ley Rochereau.
Adjuvant KRIBIOS-KAUTA
À suivre