Kim Yo-Jong, la probable future chef de la Corée du Nord ?

Kim Yo-Jong, la probable future chef de la Corée du Nord ?

Alors que les médias internationaux supputent sur la disparition de son frère Kim Jong-Un, Kim Yo-Jong est peut-être la dernière chance de la dynastie qui tient la Corée du Nord sous son joug depuis 1948.
Lorsqu’on ne peut faire la bio d’un personnage public qu’au conditionnel, soit c’est parce qu’il est mort depuis plus de mille ans, soit parce qu’il est vivant, en ce moment, dans une dictature pas folichonne. C’est le cas de la jeune Kim Yo-Jong, 32 ans, qui, si son frère Kim Jong-Un a bien succombé à une opération du cœur, comme on le murmure, pourrait lui succéder, au moins jusqu’à ce qu’un de ses neveux soit en âge de reprendre les rênes de la riante Corée du Nord. Car l’accession au pouvoir de la jeune femme devrait bien moins au « girl power » qu’à la sauvegarde de la dynastie Kim. Et il n’est pas sûr du tout que dans un pays de tradition Confucéenne, qui valorise les hommes, surtout s’ils sont vieux, l’intronisation d’une femme de 32 ans passe comme une lettre à la poste.
D’où viens-tu Yon-Jong ?
Les services secrets de la Corée du Sud pensent qu’elle serait née le 26 septembre 1987 (les États-Unis penchent plutôt pour 1989) d’une danseuse nommée Ko Yong-hui, grand amour de l'ancien leader Kim Jong-il, et également mère de Jong-Un. Élément biographique peu commun dans cette famille, Ko Young-Hui serait décédée de causes naturelles (un cancer du sein) en 2004. Comme son frère aîné, la petite fille aurait fait ses études en Suisse, s’initiant à l’anglais et au français sous une fausse identité, avant, un diplôme d’informatique en poche, de retrouver son père à Pyongyang. Parmi les rares certitudes que l’on ait, celle-ci, plutôt touchante : le dictateur aurait été fou de sa fille, qu’il surnommait « Princesse Yo-Jong » ou « la douce-douce Yo-Jong ».
Qui es-tu ?
Douce-douce ? Peut-être. Ambitieuse-ambitieuse, sûrement. Très vite après la mort du vieux leader, en 2011, son CV s’enrichit de postes dont l’intitulé ferait sourire dans un contexte moins sinistre : « simple » directrice adjointe du département de la Propagande et de l’Agitation, elle est nommée en 2015 à la tête du service de propagande du régime par son grand frère, qui l’honore en lui confiant l'organisation du culte de la personnalité de son auguste personne. Désormais « femme la plus puissante de Corée du Nord », elle siège au Politburo et en 2018 a même été la première de la dynastie Kim à mettre le pied en Corée du Sud, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver à Pyeongchang. Depuis, elle a été photographiée en marge des deux sommets internationaux réunissant son frère et Donald Trump.
Comment vis-tu ?
Pour ce qui est la vie privée de la jeune femme, le conditionnel flirte avec le délire : elle serait sans doute mariée à Choe Song, un cadre du parti communiste nord-coréen et serait donc -ou pas- la belle-fille du vice-président du puissant Parti des travailleurs. Elle aurait au moins un enfant, peut-être une fille, a-t-on pu lire, ce qui compterait donc quasiment pour du beurre. Ou peut-être pas. Une seule chose est sûre. Physiquement, malgré un patrimoine génétique pas facile (ses deux frères font peur), l’austérité de ses vestes de tailleur grises, sa non-coupe de cheveux et son air effacé, Yo Jong est une ravissante jeune femme. Ce qui devrait n’avoir strictement aucune incidence sur la suite des évènements.


À suivre