Le 24 avril 1990: Mobutu "Le Vieux Léopard" pleura !

Le 24 avril 1990: Mobutu "Le Vieux Léopard" pleura !

Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, né Joseph-Désiré Mobutu le 14 octobre 1930 à Lisala (Congo belge), est un homme d'État, militaire et dictateur zaïrois, ayant gouverné la république démocratique du Congo de 1965 à 1997, soit 32 ans de pouvoir et 5 ans précédents sous son influence sous le règne de Joseph Kasa-Vubu (1960-1965), car il réalise un premier coup d'État le 14 septembre 1960 qui a plus compté dans les relations entre les Belges et Mobutu, mettant en place un gouvernement temporaire, le Collège des commissaires généraux. Il devient président en 1965 par un coup d'État et met fin à la crise congolaise.

Tout puissant Vieux Léopard qu'il était, un certain mardi 24 avril 1990: Mobutu pleura ! Que s'est-il passé réellement ? 

Nous sommes fin 1989, la guerre froide approche de sa fin avec la chute du mur de Berlin, l'Allemagne se réunit. Ce contexte favorise la fin du régime. Privé de ses soutiens extérieurs au titre de « rempart contre le communisme », Mobutu se retrouve seul face à son pays et surtout face à l'opposition intérieure. Il publie Dignité pour l'Afrique ?, un livre à base d'entretiens avec Jean-Louis Remilleux, grand reporter du Figaro, dans le cadre d'une fort onéreuse campagne de communication.

En 1990, comme dans de nombreux autres pays d'Afrique centrale, le mécontentement populaire est grandissant de même qu'au Zaïre. C'est alors que, le 24 avril de la même année, Mobutu autorise toutefois le multipartisme, même si l'opposition pourrait dès lors le pousser au départ.

Pendant son discours où il annonce "prendre congé du MPR", Le vieux Léopard pleure devant les caméras du monde entier. C'est ainsi naîtra La Conférence nationale souveraine (CNS), réunissant les délégués de toutes les couches de la population, toutes les régions et la diaspora du Zaïre, devenant ainsi un véritable tribunal dénonçant les dérives flagrantes du système mobutiste. Les interventions d'Étienne Tshisekedi et d'autres opposants politiques marquent un tournant essentiel puisqu'elles ne sont pas suivies de répression. Aux yeux des Zaïrois, le « seul Maréchal du Zaïre » n'avait ainsi plus le pouvoir d'opprimer son peuple pour assurer son pouvoir.

L'état désastreux des finances publiques du pays causé par l'impéritie des politiques économiques mobutistes fait perdre petit à petit au système les moyens de s'alimenter financièrement. Vilipendé à Kinshasa, Mobutu se retire dans son somptueux palais, au cœur de la jungle tropicale à Kawele à proximité de son village natal. Sa solitude devient dès lors évidente, aussi bien au Zaïre qu'à l'étranger.

La maladie renforce sa faiblesse, incitant ses opposants et ses ennemis extérieurs à intensifier leurs actions. À la suite d'affrontements entre différentes unités militaires zaïroises dans la capitale, puis de l'assassinat de l'ambassadeur français, Philippe Bernard, les conseillers militaires français, belges, israéliens et chinois quittent le pays à partir de septembre 1991. C'est le début de la chute du Roi Sese Seko.

Après la fin de la guerre froide, son régime s'affaiblit en raison de la fin de l'aide financière occidentale. À l'issue du génocide au Rwanda en 1994, le nouveau gouvernement rwandais soutient une invasion rebelle du Zaïre par l'Alliance des forces démocratiques pour la libération, AFDL en sigle, en novembre 1996 lors de la première guerre du Congo et renverse son régime le 17 mai 1997. Il s'enfuit alors en exil et meurt d'un cancer de la prostate trois mois plus tard soit le 7 septembre 1997 à Rabat, capitale du Maroc.

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