Historique de Casino de Paris, l'une de plus anciennes salles de l'Europe

Historique de Casino de Paris, l'une de plus anciennes salles de l'Europe

Le Casino de Paris (anciennement appelé Folie-Richelieu, Tivoli, Palace-Théâtre) dont son architecte n'est autre qu'Édouard Niermans, est une salle de spectacle parisienne, située au 16, rue de Clichy dans le 9e arrondissement. Cette salle ne date pas d'aujourd'hui. Elle fut inaugurée en 1880. Sa capacité peut accueillir 1500 personnes pour d'autres événements et 2057 spectateurs lors des concerts. Le Casino de Paris est actuellement dirigé par Frédéric Jérôme. Avant d'être baptisé Le Casino de Paris en 1914, ce théâtre de Paris a eu plusieurs appellations dans l'ancien temps: Folie-Richelieu entre 1779 et 1811, puis le Tivoli entre 1811 et 1851. Devenu aussi quelques temps l'église de la Sainte-Trinité en 1851. Et après le Palace-Théâtre entre 1880 et 1891, puis Le Pôle Nord (1892-1914). Le mot d'origine italienne, « casino », qui signifie littéralement « petite maison », ne réfère pas au lieu où sont pratiqués des jeux d'argent et de hasard, mais doit être compris comme étant une « salle des fêtes » ou une « salle de spectacles », sens que ce terme a pris initialement lorsqu'il a été adopté dans la langue française au milieu du 19ième siècle.

Historique de la salle

Le Casino de Paris ne date pas de nos jours. Ce théâtre parisien date de 18e siècle. Vers 1730, sous le Roi Louis 15, le duc de Richelieu se fait construire un lieu où il peut organiser des spectacles de son choix dans une vaste campagne plantée d'arbres. En 1779, le baron d'Ogny achète l'endroit, qu'il rebaptise Folie-Richelieu. Elle est dirigée par Fortunée Hamelin, une jeune femme très en vue du tout-Paris mondain sous le Premier Empire.

En 1811, la Folie-Richelieu est transformée en parc d'attraction, le Tivoli, dirigé par le maître-artificier Ruggieri, puis démoli en 1851 pour y construire l'église de la Sainte-Trinité. Le baron Haussmann la fait démolir à son tour pour la reconstruire à son emplacement actuel, une centaine de mètres plus bas, et la remplacer par un hall de loisirs qui va de la rue de Clichy à la rue Blanche avec, entre autres, un « skating », grande patinoire « à roulettes » très en vogue à la Belle Époque.

En 1880, une partie de la patinoire devient grâce aux architectes Sauffroy et Grémailly le Palace-Théâtre, qui connaît un grand succès. Restauré en 1891 par Édouard Niermans, il est doté d'un vaste hall style rococo, recouvert de verrières, une vingtaine de colonnes qui supportent des statues de femmes ailées et nues avec chacune un lustre dans la main droite, le tout dans une luxuriance de plantes exotiques. Le nouveau Casino de Paris ouvre en octobre 1891. À la même époque, la patinoire — dont l'accès se fait désormais par la rue Blanche — est démolie pour faire place au Nouveau-Théâtre, futur théâtre de Paris.

En 1892, un nouvel aménagement permet d'entrer au 18 rue de Clichy dans une nouvelle salle transformée en patinoire à vraie glace de 720 m2, inaugurée le 14 octobre, et s'appelant Le Pôle Nord. Dans la nuit du 25 au 26 février 1895, l'établissement est touché par un incendie qui détruit entièrement la baleine de Villerville, un cétacé transformé en théâtre-musée par Simon-Max.

En 1914, la salle est rachetée par Raphaël Beretta, qui la transforme en salle de cinéma et music-hall. Mais, en 1918, les bombardements entraînent la fermeture de l'établissement. Après la guerre, la salle rouvre ses portes avec Mistinguett et Maurice Chevalier et enchaîne avec vingt-quatre revues à succès... La salle est dévastée par un incendie en 1922, puis entièrement reconstruite et modernisée avec une piscine vitrée contenant cent mille litres d'eau, équipée d'un mécanisme pour la faire apparaître sur scène.

En 1931, l'Exposition coloniale inspire la revue Paris qui remue dans laquelle triomphe, treize mois durant, Joséphine Baker, la « Vénus noire » qui y interprète entre autres son célèbre J'ai deux amours. Elle enchaîne en 1932 avec la revue La Joie de Paris, suivie en 1934 par Tino Rossi dans la revue Parade de France pendant 12 mois. Après la mort de Dufrenne, assassiné dans son bureau du théâtre-cinéma Le Palace en 1933, Varna reste seul aux commandes (il y demeurera jusqu'à sa mort en 1969). La salle est fermée au printemps 1940, puis rouverte sous l'Occupation par les Allemands qui souhaitent y voir Maurice Chevalier et Mistinguett.

En 1970, Zizi Jeanmaire est la vedette de La Revue mise en scène par son compagnon, le chorégraphe Roland Petit, suivie en 1972 par Zizi, je t'aime, une revue exceptionnelle et sur-mesure, puisque Serge Gainsbourg, Jean-Jacques Debout, Michel Legrand, Guy Béart et Jean Ferrat ont composé les chansons et Yves Saint Laurent, Erté, Victor Vasarely et César créé les décors et costumes. Zizi Jeanmaire y interprète entre autres La Grande Vie et Ami Amour. Pendant longtemps et pour longtemps le Casino de Paris associé au nom de Zizi Jeammaire sera et restera la vitrine de Paris. L'orchestre de Zizi réuni par Roland Petit comprend aussi les meilleurs musiciens français. Avec les difficultés commerciales de l'époque, le personnel sera restreint ainsi que l'orchestre dont la baguette sera reprise par Roger Guérin. Zizi est remplacée à partir de juillet 1973 par Lisette Malidor.

Jean Bauchet, l'ancien directeur du Moulin Rouge, rachète la salle au bord de la faillite en 1976, à la demande de Line Renaud et son mari Loulou Gasté. La condition de ce rachat est non seulement que le couple mette au point une nouvelle revue, mais que Line en soit aussi la meneuse. Mais le temps des revues –trop onéreuses– est passé. Le 5 janvier 1980, le Casino ferme ses portes à la suite de nouveaux déboires financiers. Annie Girardot parvient néanmoins à sauver la salle, promise à devenir un garage à spectacles. Elle y laisse une grosse partie de sa fortune, ainsi qu'une partie de sa crédibilité au vu de la profession qui lui tournera le dos pendant des années, à la suite entre autres, du fiasco de son spectacle musical Revue et corrigée, coécrit avec Bob Decout.

Le Casino rouvre en 1982 avec les adieux à la scène de Tino Rossi avec la revue Cinquante ans d'amour. Le Casino de Paris se convertit alors en salle de spectacles de toutes natures, jazz, rock, musique classique, ballets, opéras, concerts. D'énormes travaux de restauration sont entrepris en 2008, faisant de la salle un espace modulable. Le restaurant Le Perroquet, installé à l'origine sur la mezzanine du foyer sous la grande verrière, est également réhabilité mais a été contraint de fermer ses portes en 2009. Fin 2019, un projet de réouverture du restaurant était à l'étude, restaurant qui ouvre en mars 2023 sous le nom de Mistinguett.

Les comédies musicales sont toujours omniprésentes dans ce lieu, où Hairspray a été à l'affiche pendant près d'un mois, et tout récemment c'est Fame qui rappelle la tradition musicale de ce music-hall mythique. Les humoristes ont aussi une place importante dans la programmation du Casino de Paris. Pour l'année 2024, déjà quelques artistes s'y sont produits: le 25 janvier 2024 au 11 février pour le compte de la comédie musicale "Je vais t'aimer". Et du 15 au 17 février l'artiste Jeanne Mas est en concert. Après le raté de Ferre Gola en 2021, pour le compte du Congo-Kinshasa, c'est au tour de Fabregas Le Metis-Noir d'y jouer en Août 2024. 

Adjuvant KRIBIOS-KAUTA


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